vendredi 23 septembre 2016

Des coquelicots en mémoire des héros



Le choix du coquelicot, comme emblème de la première guerre mondiale, dans les pays du Commonwealth, est en grande partie dû au célèbre poème de John McCrae : « In flanders fields ».

McCrae, médecin, s’enrôla dès le début de la Première Guerre mondiale.
Au cours de la deuxième bataille d’Ypres, en avril 1915, McCrae, épuisé et attristé par la mort au front de son meilleur ami, composa "Au champ d’honneur", qui débute ainsi :
"Au champ d’honneur les coquelicots sont parsemés... "

Durant l'hiver 1917-18, John Maccrae opère, en qualité de Commandant de l'Hôpital Général Canadien de Boulogne sur Mer. Il y contracte une pneumonie qui lui sera fatale.
Il décède le 28 janvier 1918.
Il est inhumé au cimetière de Wimereux, dans le Pas de Calais, à quelques dizaines de kilomètres d'Etaples.

























Il faut absolument que je mette, moi aussi, en valeur ce symbole majeur de la Grande Guerre...
C'est décidé, je vais alterner les empreintes de badges de régiments et des œuvres personnelles sur le thème du coquelicot!

jeudi 22 septembre 2016

Eurêka !

Après plusieurs visites au cimetière militaire d'Etaples, de longues séances de réflexion devant les photos des stèles,...Lumière !

Je vais tenter de reproduire les empreintes des régiments sur papier, en adoptant la technique ancienne, sublimée par Max Ernst: le frottement...

Pour ça, rien de plus simple: une feuille de papier et un crayon de graphite! C'est facile, rapide et pratique en plein air, et, surtout, je ne risque pas d'endommager les sépultures.

Bien évidemment, ce qui parait simple, en théorie, ne l'est jamais dans la pratique, et les premiers tests sont épiques...

Tout d'abord, l'aspect météorologique... qui dit papier, dit alerte à l'humidité...dans notre région, il faut donc foncer au cimetière au premier rayon de soleil ! Je vous passe les détails sur l'impact du vent, nous sommes en bord de mer et il est rarement absent...et le papier au vent...eh bien, il vole !

Ensuite, l'aspect technique...il faut trouver le papier...trop fin, il est vite transpercé par le crayon, trop épais les reliefs de la gravure apparaissent trop confusément. J'investis dans tous les grammages de papier et je m'installe pour mes séances de test, au cimetière...Autre question technique, le graphite...c'est grand, un emblème de régiment ! Impossible de travailler avec le petit crayon tout droit sorti de la trousse d'écolier !

Enfin, l'aspect esthétique... Ce qui saisit, dans un cimetière militaire du Commonwealth, c'est l'uniformité, la régularité... Mon travail artistique se doit de respecter cet aspect. Il me faut choisir un format de travail et positionner mes empreintes de façon "standardisée".

Je ne suis pas au bout de mes réflexions !


mardi 20 septembre 2016

Aux origines du projet "Empreintes, art et mémoire".


J'ai toujours aimé me promener et dessiner dans les cimetières, qu'ils soient civils ou militaires...
Celui d'Etaples, dans le Pas de Calais, ne pouvait que retenir mon attention, tant il est immense et beau!
Il s'agit, en effet, du plus grand cimetière militaire du Commonwealth en France, avec près de 12 000 tombes de la première Guerre Mondiale.

Rien de morbide dans ma démarche mais une passion pour l'histoire et un profond respect des mots de Primo Levi "Quiconque oublie son passé est condamné à le revivre".

Derrière le pseudo de Adoc, une femme, artiste amateur, qui a eu, un jour, l'idée d'un projet un peu fou...
J'admire le principe fondateur des cimetières militaires britannique qui garantit l'égalité de traitement dans la commémoration, quelque soit le rang, civil ou militaire, l'origine ethnique ou la croyance. 
Toutes les stèles sont donc conçues sur un même modèle: le nom, le grade, le badge du régiment auquel appartenait le mort, la date du décès, un symbole religieux et quelques lignes à disposition des familles.
Les badges des régiments, gravés sur les stèles, m'ont de suite fascinée...et très vite l'idée est devenue évidente, je voulais les exposer au grand public.
Mais comment faire, avec autant de tombes, quand on ne choisit pas la photographie?
Il était absolument nécessaire de trouver une technique de copie souple et rapide et, bien sûr, qui laisse le support dans son état d'origine...

Réflexion, réflexion...